La rémunération des Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap (AESH) reste un enjeu majeur dans le paysage éducatif français. Ces professionnels jouent un rôle essentiel dans l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap, mais leur situation financière demeure préoccupante. L’année 2025 a révélé les difficultés salariales auxquelles ils font face, entre maintien de salaires modestes et quelques évolutions réglementaires encourageantes.
Sommaire
- 1 La rémunération de départ des AESH
- 2 L’évolution salariale selon l’ancienneté
- 3 L’impact du temps partiel
- 4 Les primes REP et REP+ : une avancée récente
- 5 Conditions d’accès et formation
- 6 Compétences et qualités requises
- 7 Perspectives professionnelles et revendications syndicales
- 8 Défis financiers et répercussions sur le système éducatif
- 9 Comparaisons avec d’autres métiers de l’éducation
- 10 Enjeux de reconnaissance professionnelle
La rémunération de départ des AESH
Les AESH débutants perçoivent une rémunération relativement basse. Pour ceux placés à l’échelon 1, le salaire brut mensuel est de 1 826,35 euros, soit environ 1 467 euros net après déductions sociales. Cette somme, combinée au fait que la majorité des postes sont à temps partiel, place de nombreux AESH dans une situation financière fragile.
Pour un temps partiel de 24 heures par semaine, le salaire brut tombe à 1 200,37 euros, équivalant à environ 936,29 euros nets.
Comme le montre le calcul et le détail du salaire net des AESH à 24 heures en 2025, ces montants restent insuffisants pour garantir un niveau de vie décent, malgré la grande importance de leur mission éducative.
L’évolution salariale selon l’ancienneté
Le salaire des AESH progresse de manière échelonnée en fonction de l’ancienneté et des qualifications. Après trois années d’expérience, un AESH peut atteindre l’échelon 11, avec un salaire brut mensuel de 2 239,86 euros (soit approximativement 1 818 euros net). Bien que cette progression soit notable, elle reste modeste au regard des responsabilités et de la complexité des missions exercées.
L’impact du temps partiel
La majorité des postes proposés sont à temps partiel, ce qui réduit considérablement le revenu mensuel. Même si les AESH bénéficient d’indemnités complémentaires — comme 79 euros par mois pour les postes à plein temps ou une indemnité annuelle de fonction de 1 529 euros brut — ces suppléments ne compensent que partiellement la faiblesse du salaire de base.
Pour les AESH expérimentés occupant des fonctions de référent, une prime annuelle supplémentaire de 666 euros reconnaît l’expertise développée, mais elle reste insuffisante pour améliorer significativement le pouvoir d’achat.
Les primes REP et REP+ : une avancée récente
Une évolution importante est intervenue en 2025 concernant les AESH travaillant dans les zones d’éducation prioritaire (REP et REP+). Le Conseil d’État, le 16 juillet 2025, a confirmé que leur exclusion du versement de certaines indemnités constituait une discrimination. Cette décision ouvre la voie à une revalorisation des AESH dans les établissements les plus difficiles et pourrait servir de précédent pour d’autres améliorations statutaires.
Les organisations syndicales, notamment la FNEC FP-FO, militent pour l’extension de ces droits à l’ensemble des AESH concernés et le versement rétroactif des sommes dues.
Conditions d’accès et formation
Pour devenir AESH, les candidats doivent répondre à des critères précis. Ils peuvent être recrutés :
-
avec un diplôme ou titre équivalent au baccalauréat,
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ou justifier d’au moins neuf mois d’expérience dans l’accompagnement de personnes en situation de handicap,
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ou posséder un diplôme professionnel dans le domaine de l’assistance à la personne.
Les AESH sont recrutés sous contrat de droit public et leur formation initiale s’élève à 60 heures. Beaucoup considèrent ce temps de formation insuffisant face à la complexité des situations rencontrées quotidiennement.
Compétences et qualités requises
Les compétences humaines constituent le socle du métier d’AESH. Patience, empathie, écoute, et capacité à travailler en équipe sont indispensables. Ces qualités essentielles ne sont pas proportionnellement reconnues dans la rémunération, créant un décalage entre l’exigence du poste et sa valorisation financière.
Perspectives professionnelles et revendications syndicales
Les AESH disposent de perspectives limitées dans le système actuel. La grille salariale, basée sur l’ancienneté, offre une progression lente. Les syndicats revendiquent :
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la création d’un véritable corps d’AESH,
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un salaire digne et un temps plein de 24 heures comme référence,
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l’amélioration générale des conditions de travail.
Ces revendications visent à aligner la rémunération et les conditions de travail sur l’importance sociétale de leur mission.
Défis financiers et répercussions sur le système éducatif
Avec un salaire net mensuel d’environ 930 euros pour les débutants à temps partiel, de nombreux AESH sont contraints de cumuler plusieurs emplois ou de recourir à des aides sociales.
En prenant en compte le nombre d’heures de travail avec l’AAH pour déterminer leur éligibilité et le montant de leurs compléments de ressources.
Cette précarité affecte la qualité de l’accompagnement, entraîne un turn-over important et perturbe la continuité pédagogique.
L’attractivité limitée du métier constitue un défi pour le recrutement et la fidélisation, compromettant l’efficacité de la politique d’inclusion scolaire.
Comparaisons avec d’autres métiers de l’éducation
Les AESH accusent un retard salarial notable par rapport à d’autres professions de l’Éducation nationale. Par exemple, les Assistants d’Éducation (AED) perçoivent 1 250 euros nets pour un mi-temps en CDD et 1 300 euros nets en CDI, malgré des responsabilités parfois moins exigeantes. Cette disparité soulève des questions d’équité et de reconnaissance professionnelle.
Enjeux de reconnaissance professionnelle
Au-delà du salaire, la reconnaissance de l’expertise des AESH est essentielle. Une valorisation de leurs compétences, acquises sur le terrain et via la formation, est indispensable pour adapter les pratiques pédagogiques aux besoins spécifiques des élèves.
Les décisions juridiques récentes, notamment concernant :
1. L’indemnité REP (Réseau d’Éducation Prioritaire)
Le REP concerne les enseignants et personnels éducatifs, y compris les AESH, qui travaillent dans des établissements situés en zones d’éducation prioritaire. Ces écoles et collèges accueillent des élèves confrontés à des difficultés sociales et économiques importantes, rendant le travail éducatif plus exigeant. L’indemnité REP sert à compenser ces contraintes supplémentaires et à reconnaître l’investissement nécessaire pour accompagner ces élèves dans leur parcours scolaire.
2. L’indemnité REP+
Le REP+ désigne un niveau renforcé de la politique d’éducation prioritaire. Il concerne les établissements où les défis sont encore plus importants, avec une concentration plus élevée d’élèves en difficulté. L’indemnité REP+ est donc plus élevée que celle du REP, afin de valoriser davantage le travail des personnels confrontés à des situations pédagogiques particulièrement complexes. Cette indemnité vise à attirer et fidéliser les professionnels dans ces établissements, tout en reconnaissant l’importance et la difficulté de leur mission.
Sont des signaux positifs qui pourraient amorcer une évolution plus générale du statut et de la rémunération des AESH.











